Un exemple en Ourthe-Amblève

Pour illustrer le processus de formation des roches, prenons l’exemple d’une zone située au cœur du projet LIFE Hélianthème : la région Ourthe-Amblève. Remontons l’échelle du temps et voyons ce qui s’est passé chez nous au cours des derniers 600 millions d’années…

Au début de l’ère Primaire (- 540 millions d’années), toute la Wallonie était recouverte par la mer.
Il y a 350 millions d’années, des dépôts d’argile puis de sable, amenés notamment par les vents, se forment sur les fonds marins.

Vie sous-marine
Vie marine

Au commencement...

Au début du Carbonifère (- 330 millions d’années), l’argile et le sable cessent de parvenir en Ourthe-Amblève. Dans l’eau d’une mer claire et pure croissent alors de nombreux organismes (coquillages, mollusques marins, lys de mer, coraux...) qui accumulent au fond de la mer leurs coquilles et squelettes calcaires.
Déposés sous forme de roches meubles, l’argile, le sable et les couches de débris animaux se sédimentent et durcissent petit à petit (par les mécanismes complexe de compactage puis de cimentation) pour donner des roches dites cohérentes, respectivement le schiste, le grès et le calcaire.

Est ensuite apparu un phénomène de poussée géologique qui allait déformer les couches de roches (qui jusque-là étaient horizontales) pour donner au paysage un aspect ondulé (succession de plis anticlinaux (collines) et de plis synclinaux (vallées)).

Retrait de la mer et érosion

Il y a 65 millions d’années, la mer s’est retirée et les couches de roches ont été attaquées par l’érosion. Les sommets sont rabotés et les dépressions sont petit à petit comblées par les dépôts de matériaux. Sur les anticlinaux, où l’érosion est la plus forte, la couche de calcaire a disparu et le grès du Famennien affleure, alors que les calcaires du Viséen et du Tournaisien restent bien présents dans les synclinaux.

Après un léger soulèvement des anticlinaux dû au plissement alpin, les cours d’eau apparaissent et commencent à creuser leur lit majeur, généralement dans les dépressions calcaires (synclinaux). A Comblain-au-Pont, l’Amblève creuse son lit dans le synclinal du même nom alors que l’Ourthe creuse simultanément le sien par incision perpendiculairement aux synclinaux calcaires et aux anticlinaux schisto-gréseux qui se succèdent.

Le rocher du Chateau d'Emblève se dresse fièrement au dessus de l'Amblève qui l'a façonné pendant des millions d'années.
Le rocher du Chateau d'Emblève à Aywaille. CLIQUEZ POUR AGRANDIR

Les nombreux affleurements rocheux visibles dans les deux vallées attestent encore de la fabuleuse histoire géologique de l’Ourthe-Amblève, que nous venons de retracer : falaises et rochers calcaires ou dolomitiques au niveau des synclinaux de Chanxhe et de Comblain-au-Pont par exemple et massifs de grès ou de schiste au niveau des anticlinaux de Fraiture et de Comblain-la-Tour par exemple. A noter que les roches citées peuvent s’agglomérer pour former le calcschiste (calcaire et schiste) ou les psammites (grès et schiste). C’est pourquoi  grès et schistes peuvent aussi constituer un support de pelouses où l’on retrouve des espèces caractéristiques des milieux calcaires.

Histoire de rochers : de gauche à droite : la Roche Noire, le Rocher du Lion, les rochers du Chession et du Vignoble, les rochers des Tartines. Photo panoramique prise à Comblain-au-Pont depuis le rocher du Thier Pirard.
Histoire de rochers : degauche à droite : la Roche Noire, le Rocher du Lion, les rochers du Chession et du Vignoble, les rochers des Tartines. Photo panoramique prise à Comblain-au-Pont depuis le rocher du Thier Pirard. CLIQUEZ POUR AGRANDIR !

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